Lord of War
Un film d’Andrew Niccol
Avec Nicolas
Cage, Bridget Moynahan, Jared Leto,
Ian Holm, Ethan Hawke…
Ce film d’Andrew Niccol
(réalisateur de Bienvenue à Gattaca), traite du traffic d’armes à grande échelle, là où les marchands de
mort font leur business sous couvert des gouvernements de tous bords, des
milices para-militaires, des dictatures sanglantes.
Un sujet qui est une réalité bien effective encore aujourd’hui, où se procurer une arme dans un pays qui manque de ressources est plus aisé que de trouver à manger.
S’inspirant de la vie de cinq marchands d’armes existant, Niccol a composé un personnage, Yuri Orlov, américain d’origine ukrainienne, qui devient un maître du trafic d’armes, s’appuyant sur tous les conflits (Afrique, Moyen-Orient, Amérique du Sud…) pour faire son « travail ». Irrésistible ascension d’un homme qui se fixa comme principe de ne pas se soucier du destin de ses armes et des gens qu’elles pouvaient tuer.
Le film de Niccol n’est pas un film politique, encore moins un pamphlet contre la circulation des armes, mais il soulève les points importants de ce trafic : les grands pays du monde sont les premiers marchands d’armes ; les marchands d’armes sont un « mal » nécessaire puisqu’ils assurent une sorte d’instabilité « équilibrée » et la politique internationale souterraine, celle qui fait vivre le monde au-delà des conférences onusiennes et tours de tables stérile pour réguler et pacifier le monde.
Malgré la difficulté à monter le film, pour des raisons bien évidentes, Niccol a eu des moyens très importants, notamment matériels, en utilisant de vrais stocks de Kalachnikov et des tanks appartenant à un marchand d’arme en activité, en transit avant d’être revendus.
Yuri Orlov est incarné par Nicolas Cage, très bon, qui ne joue pas le héros mais un homme à la double vie, et un côté cynique extrêmement dur. Qu’importe les tueries que ses armes feront, il ne fait que les vendre. Son ambition exacerbée de devenir le maître des marchands d’armes se concrétise assez rapidement, alors qu’il devient très proche du président du Libéria, pays à feu et à sang sous la coupe d’un régime autoritaire (président nommé André Baptiste ici, en réalité Charles Taylor). L’argent coule à flots et il conquiert la femme de ses rêves, un mannequin nommé Ava Fontaine, qui ne se soucie pas de savoir d’où vient l’argent jusqu’à ce qu’Interpol ne vienne sonner à sa porte pour lui révéler qui est son mari.
Car Yuri est traqué par un agent infatigable, Valentine (Ethan Hawke), qui poursuit une volonté éthique et qui malgré tous les stratagèmes mis en place, ne parvient pas à réellement prendre au piège Orlov. Un jeu du chat et de la souris interminable.
Du côté de la réalisation, Niccol maîtrise bien son cadre et le montage est très efficace, sans être « trop ». Une mise en scène appliquée qui suit Orlov aux quatre coins du globe. La photographie est très soignée et la musique bien choisie (notamment Jeff Buckley).
L’interprétation de Cage est très bonne et l’on retrouve à ses côtés Jared Leto, son petit frère, très bon également. A noter aussi la présence de Ian Holm et Ethan Hawke, et celle de Bridget Moynahan, lumineuse dans le rôle de la femme d’Orlov.
Lord of War est à découvrir et il arrive à une période où le contrôle des armes devient plus que nécessaire (visitez le site d’Amnesty International
pour en savoir plus).